Présentation / Textes


­Engagé dans un travail de sculptures et d’installations in situ, j’ai très tôt été attiré par la notion de membrane, d’une surface sensible qui réagit avec son environnement et rend possible un laisser passer. Cette surface fait écho à notre épiderme, à notre premier filtre en contact avec l’extérieur. Elle se matérialise et se construit dans mes installations, en épousant la circonférence de corps et d’objets, délimitant et rendant visible leurs propres espaces. Les objets que je choisis ont été conçus pour accueillir un corps, je les vois comme des objets-réceptacle.

Chacune de mes installations est une traduction du vivant et chaque évènement est l’occasion de proposer une nouvelle forme, un nouvel équilibre. Les matériaux que je manipule évoluent dans le temps. Accepter leur impermanence est ma façon d’accompagner le caractère mouvant de tout ce qui nous entoure.

Mes différentes recherches sont le résultat d’une co-fabrication avec la matière, tel un chercheur, je la guide et l’accompagne à travers des techniques de fabrication personnelles. La base de chaque expérience vient du réel, je n’invente pas la forme, mais des moyens pour qu’elle se forme elle-même. Laisser l’aléatoire entrer dans la construction d’une sculpture, c’est se donner la possibilité d’accueillir un langage universel accompagné d’images (contenues en la matière et en notre inconscient), telle une surface de projection. Une forme m’attire lorsqu’elle n’est pas seulement devant nous, mais qu’elle convoque et propose autre chose, comme un instant en transition.

Le travail in situ me permet de renforcer notre lien au présent, à ici et maintenant, face à une installation en évolution. De plus, la fragilité des matériaux doit agir chez les visiteurs comme une consigne : « Prendre soin de ». Ils sont invités à une rencontre avec un lieu, une forme, leur histoire.