Membrane, sucre, 234 x 147 x 75 cm, 2025. Installation évolutive.
Installation in situ réalisée en sucre à partir d’un lit d’enfant, pour la première Biennale d’art contemporain et de journalisme organisée par @cancan_biennale_ dans l’église Saint Nicolas de la ville de Coutances.
Les contours du lit ont d’abord été moulés par un moule en argile, du sucre a ensuite été appliqué au pinceau à l’intérieur du moule. Une fois le moule en argile enlevé, il en résulte une forme creuse et translucide, qui réagit comme un filtre avec son environnement.
Avec ce procédé, le mobilier est traduit en une forme creuse, semblable à une mue. Cette peau est le résultat d’une empreinte déformée et approximative, nous ne sommes plus face à l’objet initial mais face à un souvenir de l’objet : déformé et altéré, que la mémoire reconstitue en une image floue et instable. Cette paroi devient le vestige d’un souvenir, la réminiscence d‘un objet, d’une situation que l’on se remémore.
C’était également une façon de donner vie à cet objet, lui offrir une peau, un corps, qui croit vers le haut, prolongeant ainsi son propre espace.
« Hugo Bel déploie une pratique artistique centrée sur la sculpture et les installations in situ, où le dialogue entre matière, espace et temporalité occupe une place centrale. Fasciné par l’idée de membrane — une surface sensible, à la fois filtre et passage — il explore les interactions entre corps, objets et environnements. Cette approche lui permet de révéler les espaces invisibles, propres à chaque élément.
Son travail s’appuie sur des matériaux évolutifs, dont il accepte et sublime l’impermanence. En se laissant guider par la matière, Hugo Bel privilégie l’aléatoire et l’expérimentation, ouvrant la voie à une créativité instinctive et poétique. Ses œuvres naissent ainsi d’une co-fabrication avec les éléments, comme un chercheur qui accompagne leurs transformations.
À travers ses installations, l’artiste invite à une expérience immersive, reliant passé et présent, fragilité et force, contemplation et mouvement. Il résume son approche comme un appel à « prendre soin », incitant le spectateur à établir un lien intime et respectueux avec les formes, les lieux et leurs récits. »
Aline Montaigne
Commissaire d’exposition
Cancan Biennale #1